Jessica Bavaresco et la science de l'information quantique
Jessica Bavaresco a rejoint en 2025 le Laboratoire LIP6 (CNRS/Sorbonne Université) en tant que chargée de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Jessica Bavaresco : Mon domaine de recherche est la science de l'information quantique. Je m'intéresse à la compréhension des limites de la théorie quantique et à la manière dont nous pouvons repousser les frontières des technologies quantiques à un niveau fondamental, en particulier dans le contexte de l'informatique quantique et des réseaux quantiques. Mon principal axe de travail porte sur le calcul quantique d'ordre supérieur. J'étudie la puissance de calcul des structures causales indéfinies et je cherche à tirer profil des corrélations quantiques — telles que l’intrication et la non-localité de Bell — dans le contexte des réseaux.
Ces thématiques centrales m'ont également conduite à travailler sur des problèmes connexes en métrologie quantique, en discrimination de canaux, en transformations catalytiques et en incompatibilité des mesures, ainsi que dans le cadre plus large des théories probabilistes généralisées. À travers ces sujets, mon objectif est d’approfondir notre compréhension des principes fondamentaux de la théorie quantique et d’explorer leurs implications pour le développement des technologies quantiques.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
J.B. : Avant de rejoindre le CNRS, j'ai obtenu un master à l'Université fédérale de Minas Gerais au Brésil et un doctorat à l'Université de Vienne en Autriche. J'ai ensuite déménagé en Suisse, où j'ai travaillé comme chercheuse postdoctoral à l'Université de Genève, occupant un poste de maître assistante soutenu par une bourse postdoctorale des Fonds national suisse (FNS). Au cours de mon parcours académique, j'ai également effectué des stages de recherche aux Etats-Unis et au Japon.
J'ai choisi de rejoindre le CNRS pour la liberté scientifique remarquable qu'il offre. Cela me permet de naviguer à la frontière entre la recherche fondamentale et l'application technologique, un espace qui m'intéresse profondément. C'est aussi une expérience enrichissante de faire partie d'une institution scientifique si vaste, avec un écosystème de recherche et une histoire aussi riches.
Qu’est-ce que qui vous a amené à faire des sciences informatiques ?
J.B. : Bien que ma formation initiale soit en physique, j’ai toujours été attirée par l’informatique — un intérêt qui m’a conduite à me lancer dans la recherche en calcul quantique et en information quantique dès le départ. Au fil des années passées dans ce domaine interdisciplinaire, mes travaux se sont de plus en plus orientés vers des aspects théoriques plus proches de l’informatique, tels que les modèles de calcul, la théorie de la complexité, la calculabilité et l’optimisation convexe. Je suis enthousiaste à l’idée d’apprendre de mes nouveaux collègues du CNRS dans des domaines de l’informatique qui dépassent le cadre du quantique.