Jan Butora : criminalistique numérique et stéganographie

Quel est votre domaine de recherche ?

Jan Butora : Je travaille dans le domaine de la sécurité multimédia. D’un côté, je m’intéresse à la recherche en criminalistique numérique, qui consiste à détecter d’éventuelles manipulations d’images, qu’elles soient faites à la main ou générées par intelligence artificielle. Cela permet notamment de lutter contre la désinformation. De l’autre côté, j’étudie la stéganographie, une technique qui consiste à cacher des informations dans des images, afin de créer un canal de communication discret et sécurisé, en complément ou alternative à la cryptographie.

Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?

J.B. : J’ai fait des études en mathématiques, avec une spécialisation en cryptographie, ce qui m’a naturellement orienté vers la cybersécurité. Par la suite, j’ai réalisé une thèse aux États-Unis sur des techniques de stéganographie, ce qui m’a permis de découvrir le monde de la recherche académique. C’est aussi à cette occasion que j’ai rencontré un chercheur du CNRS, collaborateur de mon directeur de thèse. Cette rencontre m’a conduit à venir à Lille pour travailler avec lui en tant que postdoctorant. Après trois années passées au CNRS, j’ai souhaité obtenir un poste permanent.

Qu’est-ce que qui vous a amené à faire des sciences informatiques ?

J.B. : Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été passionné par les mathématiques, les codes et la résolution d’énigmes. Cela vient peut-être de mon expérience chez les scouts, où nous faisions souvent des jeux axés sur la logique et le déchiffrage. Assez naturellement, cette passion m’a conduit à vouloir appliquer les mathématiques à des problèmes complexes, ce qui m’a amené à m’intéresser à l’informatique, un outil essentiel pour explorer et résoudre ce type de défis.