Benoit Bonnet, le contrôle et l'analyse mathématique des systèmes multi-agents

Institutionnel Informatique

Benoit Bonnet a rejoint le Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS-CNRS) en 2021 en tant que chargé de recherche CNRS.

Quel est votre domaine de recherche ?

Benoit Bonnet : Mes activités de recherche portent sur le contrôle et l'analyse mathématique des systèmes multi-agents, majoritairement par le prisme d'approximations macroscopiques telles que les limites de graphon ou de champ-moyen. Ces dernières permettent de reformuler naturellement des dynamiques microscopiques sous la forme d'équations d'évolution de dimension infinie, qui s'étudient canoniquement à l'aide d'outils géométriques issus de la théorie du transport optimal, de l'analyse fonctionnelle et de l'analyse non-lisse. 

Dans ce contexte, la plupart de mes travaux se focalisent sur l'étude de propriétés qualitatives de ces systèmes (caractère bien posé de la dynamique, régularité des solutions, conditions d'optimalités du premier ordre pour le contrôle optimal, théorie de la viabilité), mais aussi sur les applications de ces dernières à l'étude des dynamiques d'opinion ou de problèmes d'apprentissage profond.

Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?

B. B. : J'ai intégré en 2013 l'École Nationale Supérieure de Techniques Avancées (ENSTA Paris) à la suite de deux années de classes préparatoires, où j'ai suivi un cursus de mathématiques et applications. Après avoir complété ce dernier par un master de mathématiques appliquées à la faculté d'Orsay en 2016, j'ai effectué une thèse sur le thème de la commande optimale dans l'espace des mesures de probabilité, de-facto en cotutelle entre les facultés d'Aix-Marseille et de Padoue, en Italie. J'ai ensuite fait deux postdoctorats consécutifs à la faculté de Jussieu – l'un dans le département de mathématiques pures, et l'autre dans celui de mathématiques appliquées – entre 2019 et 2021, avant d'intégrer le CNRS via un concours fléché de la section 41 sur le thème de la commande optimale.  

Ce qui m'a séduit au CNRS, c'est principalement la liberté de mouvement, qu'il s'agisse de la possibilité de changer facilement d'unité ou d'effectuer des séjours de recherche à l'étranger, ainsi que la possibilité de se focaliser pleinement sur ses activités de recherche si on le souhaite, quitte à profiter de cette marge de manœuvre pour mener des activités d'enseignement choisies qui nous tiennent à cœur.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?

B. B. : Techniquement je ne fais pas vraiment de l'informatique, ni des sciences du numériques. Ma présence au sein de l'INS2I tient plus à la nature des champs applicatifs de mes objets d'étude (systèmes contrôlés, dynamiques collectives et stabilité Lyapunov, machine learning...) qu'à ma pratique concrète de la recherche, qui est presque exclusivement composée de lemmes, de théorèmes et de preuves symboliques. 

Pour ce qui est d'avoir choisi la voie académique au sens large, j'ai eu la chance d'avoir un père qui m'a montré très tôt – et malgré lui – que cette dernière existait, et j'ai toujours été attiré par le caractère résolument libre et positif que je percevais de la profession de chercheur, tant dans sa pratique (choix des sujets, des collaborateurs, du rythme de vie) que dans sa visée (indépendance du système productif, transmission de connaissances, utilité sociale...). Le fait de m'orienter vers les mathématiques est arrivé un peu plus tard, durant mon master, grâce à des cours passionnants que j'ai pu suivre dans les domaines de l'optimisation, de l'analyse fonctionnelle et des systèmes contrôlés.

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Benoit Bonnet
Chargé de recherche CNRS au LAAS-CNRS