France 2030 : 3 nouveaux PEPR (programmes et équipements prioritaires de recherche) exploratoires dans les thématiques de l'INS2I

Institutionnel

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a annoncé les 13 nouveaux programmes exploratoires lauréats de la deuxième vague des appels à projets Programmes et Équipements Prioritaires de Recherche (PEPR), financés par France 2030. Parmi eux, 3 concernent directement les thématiques et les laboratoires rattachés à l'INS2I.

PEPR exploratoire eNSEMBLE | Futur de la collaboration numérique

  • Pilotes : CNRS, Inria, Université Grenoble Alpes, Université Paris-Saclay
  • Directeurs de programmes : Gilles Bailly  pour le CNRS, Stéphane Huot pour Inria, Laurence Nigay  pour l'UGA, Michel Beaudoin-Lafon pour l'UPS
  • Partenaires : Institut Mines-Télécom, Sorbonne Université, Université Claude-Bernard-Lyon 1, Université de Lille, Université Toulouse III

Le projet eNSEMBLE (Futur de la collaboration numérique) a pour objectif de redéfinir en profondeur les outils numériques pour la collaboration. Que ce soit pour réduire nos déplacements, mieux mailler le territoire, ou affronter les problèmes et transformations des prochaines décennies, les défis du XXIe siècle vont demander de collaborer à une vitesse et à une échelle sans précédent.
Pour ce faire, un changement de paradigme dans la conception des systèmes collaboratifs est nécessaire, comparable à celui qui a vu l'avènement de l'informatique personnelle. Pour cela il faut inventer des espaces numériques partagés qui ne se limitent pas à répliquer le monde physique dans des environnements virtuels, permettant à des équipes co-localisées et/ou distribuées géographiquement de travailler ensemble de manière fluide et efficace.

Au-delà de cet enjeu technologique, le projet eNSEMBLE porte aussi un enjeu de souveraineté et un enjeu sociétal : en créant les conditions d'interopérabilité entre services de communication et de partage pour ouvrir les « jardins privés » (walled gardens) qui imposent à tous les participants d'utiliser les mêmes services, l'objectif est de permettre à de nouveaux acteurs de proposer des solutions adaptées aux besoins et aux contextes d'usage. Les utilisateurs pourront ainsi choisir les combinaisons d'outils et de services, potentiellement « intelligents », pour définir des espaces de collaboration mixte, physique et numérique, qui répondent à leurs besoins, sans obérer leur capacité à échanger avec le reste du monde. En rendant ces services plus accessibles à une plus large population, on pourra contribuer à réduire la fracture numérique.

Ces enjeux nécessitent de :

  • Concevoir des environnements collaboratifs et des modèles conceptuels novateurs ;
  • Combiner l'intelligence humaine et artificielle dans des configurations collaboratives ;
  • Permettre des expériences collaboratives fluides qui favorisent l'interopérabilité ;
  • Soutenir la création de collectifs sains et durables ;
  • Spécifier des normes socio-techniques avec des cadres juridiques/réglementaires.

Les avancées sur les activités collaboratives médiées par le numérique auront un impact dans de nombreux secteurs de la société - éducation, santé, industrie, science, services, vie publique, loisirs - en améliorant la productivité, l'apprentissage, le soin et le bien-être, ou la démocratie participative.

PEPR exploratoire NumPex | Numérique Hautes Performances pour l’Exascale

  • Pilotes : CEA, CNRS, Inria
  • Directeurs de programme : Jérôme Bobin pour le CEA, Michel Daydé pour le CNRS, Jean-Yves Berthou pour Inria

Le programme Numérique pour l’Exascale (NumPex) a pour objectif de concevoir et développer les briques logicielles qui équiperont les futures machines exascales et de préparer les grands domaines applicatifs à exploiter pleinement les capacités de ces machines. Grands domaines applicatifs qui relèvent aussi bien de la recherche scientifique que du secteur industriel.

Ce projet contribue à la réponse de la France au prochain appel à manifestation d’intérêt (AMI) d’EuroHPC (Projet Exascale France), en vue d’héberger l’une des deux machines européennes exaflopiques prévues en Europe à l’échéance de 2024. Le consortium Français a choisi GENCI comme “Hosting Entity” et le TGCC CEA comme “Hosting Center”.

Ce programme participe ainsi à la constitution d’un ensemble d’outils, de logiciels, d’applications mais aussi de formation souverains qui permettront à la France de rester l’un des leaders dans le domaine en développant un écosystème national de l’exascale coordonné avec la stratégie européenne et de permettre à l’Europe d’être dans le peloton de tête de la compétition internationale. Il doit être considéré comme l'un des programmes phares des efforts de la France pour être un leader mondial en matière de capacité de calcul exascale.

PEPR exploratoire O2R | Robotique Organique

  • Pilotes : CEA, CNRS, Inria
  • Directeurs de programmes : Gregorio Ameyugo  pour le CEA, Philippe Fraisse pour le CNRS, Christian Duriez  pour Inria
  • Partenaires : Université de Montpellier, Université de Strasbourg, Sorbonne Université, Université de Grenoble-Alpes, Aix-Marseille Université

Le programme Robotique Organique propose de mettre en œuvre une robotique socialement adaptée, dans ses principes, son comportement, ses performances et ses usages, et ouverte à la complexité des enjeux de la société. Il s’appuie sur une approche pluridisciplinaire intégrant les sciences sociales et humaines, les sciences du numérique et les sciences de l’ingénieur. Le programme Robotique Organique vise à amorcer une mue de la robotique pour créer une nouvelle génération de robots capables d’interactions fluides et naturelles avec les utilisateurs, d’adaptation sociale dans leurs interactions, et qui accompagnent les transitions technologiques des sociétés en produisant des services adaptés, réactifs et fiables aux citoyens. Cette interdisciplinarité vise à développer une nouvelle génération de robots au service de l'humain et à stimuler, dans une optique prospective, une réflexion plus globale sur le rapport entre robotique et société. Repenser les usages, le rapport entre robotique et société par une démarche réflexive est au cœur du programme.

Trois défis sont au centre de ce programme :

  1. Identifier les déterminants de l’adaptation sociale des robots et leurs liens avec le comportement de ces derniers et leur conception.
  2. Créer des architectures matérielles et logicielles intégrées pour les robots permettant une intelligence incarnée et une robustesse face à la complexité de leurs environnements d’exercice et d’usage.
  3. Doter les robots de capacités d’interactions fluides avec les humains.

Les impacts économiques, environnementaux et sociétaux de la robotique sont nombreux. Les efforts porteront à court terme sur le domaine de la santé et plus généralement sur l’assistance à la personne.

Le programme s’organisera autour des défis via le soutien à des projets et des équipes de recherches ciblées, à des projets de recherche ouverts et pluridisciplinaires, en privilégiant notamment la collaboration robotique/sciences sociales. Des équipements de rupture mutualisés seront mis en œuvre, afin d’intégrer l’ensemble des concepts scientifiques évoqués et de capitaliser et de valoriser les résultats obtenus.

Ce programme unique pourra faire une différence significative et élever la France au rang de leader. Il s'appuie clairement sur les points forts de la France dans le domaine des sciences techniques et sociales.