Pierre Saint-Germier et la philosophie de la musique

Institutionnel Informatique

Pierre Saint-Germier a rejoint le laboratoire Sciences et Technologies de la Musique et du Son (STMS - CNRS/Ircam/Ministère de la culture/Sorbonne Université) en 2022 en tant que chargé de recherche CNRS.

Quel est votre domaine de recherche ?

Pierre Saint-Germier : Je suis philosophe, avec une double formation d’un côté en logique et épistémologie, et de l’autre en philosophie de la musique. Du côté « logique et épistémologie », j’ai travaillé en philosophie des sciences sur les expériences de pensée, en philosophie des sciences cognitives sur la naturalisation de la conscience et sur la cognition incarnée, et en logique sur les logiques de la pertinence. Du côté de la philosophie de la musique, j’ai beaucoup travaillé sur l’improvisation musicale. Ces deux orientations convergent dans mon programme de recherche actuel, qui porte sur la philosophie du son et de la musique à l’ère de sa reproductibilité numérique. Il s’agit d’utiliser la musique et le son comme un prisme à l’aune duquel étudier les conséquences de la révolution numérique et de l’intelligence artificielle (IA) sur notre condition contemporaine.

Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?

P.S-G. : Après ma thèse de philosophie à l’École normale supérieure de Lyon, j’ai enchaîné plusieurs postdocs en Europe (Suisse, Danemark, France, Belgique). Le CNRS se présentait comme un environnement optimal pour faire de la recherche au plus haut niveau dans les meilleures conditions. Le CNRS ayant une unité au sein de l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), c’était aussi un moyen de rejoindre ce lieu unique, et particulièrement favorable pour mes recherches sur le numérique et la musique.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?

P.S-G. : Tout a commencé dans une médiathèque de la région toulousaine où j’empruntais des disques toutes les semaines. Je suis tombé sur un disque du tromboniste, compositeur et informaticien George E. Lewis où, apparemment, il improvisait avec un ordinateur. Dans le livret, il apparaissait qu’il avait étudié la philosophie et parlait de « transduction intentionnelle » pour caractériser ce qui se passait lorsqu’il improvisait avec la machine. Lorsqu’il m’a fallu trouver un sujet pour mon mémoire de maîtrise de philosophie, j’ai décidé de prendre ce programme informatique pour sujet d’étude. Même si j’ai bifurqué sur un autre sujet pour ma thèse, c’est la première fois que j’ai pu combiner la philosophie de la musique avec la philosophie des sciences cognitives et de l'IA. Cela a par la suite débouché sur des rencontres avec les spécialistes d’IA musicale de STMS, plusieurs échanges avec George Lewis lui-même, et maintenant un programme de recherche au CNRS.

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Pierre Saint-Germier
Chargé de recherche CNRS au STMS