Giannos Stamoulis et la résolution de problèmes sur des graphes
Giannos Stamoulis a rejoint en 2024 l'Institut de recherche en informatique fondamentale (IRIF - CNRS/Université Paris Cité) en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Giannos Stamoulis : Je travaille notamment avec des graphes. J'étudie différentes familles de graphes et leur structure, que j'utilise ensuite pour concevoir des algorithmes qui résolvent des problèmes sur ces graphes. Il y a de nombreuses techniques algorithmiques qui exploitent la structure de graphes. Mais quel type de problèmes pouvons-nous résoudre efficacement sur certaines familles de graphes et jusqu'où nos techniques peuvent-elles être poussées ? Et quels sont les nouveaux résultats algorithmiques que nous pouvons obtenir en étudiant des familles de problèmes décrits dans un langage commun ? C'est là où la logique entre en jeu. Ce que j'essaie de comprendre, c'est le lien entre différentes logiques et familles de graphes, via des questions algorithmiques impliquant les deux. Aussi, je travaille sur la conception d'algorithmes plus rapides pour des problèmes de graphes, où les défis sont différents. Mais, même dans ce cas, les outils de la logique s'avèrent parfois utiles, ce qui est très intriguant.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
G.S. : Mes premiers pas dans la recherche se sont fait à Athènes, au Département de Mathématiques de l'Université Nationale et Kapodistrienne d'Athènes et au programme inter-institutionnel d'études supérieures « Algorithmes, Logique et Mathématiques Discrètes », où j’ai travaillé sur différents problèmes de graphes. J'ai ensuite rejoint Montpellier pour effectuer une thèse intitulé « Logiques et Algorithmes pour de mineurs de graphes », au Laboratoire d'informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (LIRMM - CNRS/Université de Montpellier). Puis, j'ai travaillé comme chercheur postdoctoral à l'Université de Varsovie en Pologne pendant un peu plus d'un an. Dans les environnements de recherche stimulants de Montpellier et de Varsovie et lors de plusieurs visites de recherche dans d'autres universités, j'ai beaucoup appris sur les graphes, les algorithmes, la logique et leurs interactions. J'ai choisi de revenir en France et de rejoindre le CNRS, car j'y trouve une activité scientifique riche dans mon domaine et un environnement idéal pour faire de la recherche.
Qu’est-ce que qui vous a amené à faire des sciences informatiques ?
G.S. : Au collège, j'aimais quelque chose dans les mathématiques que je n'arrivais pas à identifier. Mais (je pensais aussi que) je n'aimais pas l'informatique parce qu'à l'époque, je pensais qu'il ne s'agissait que de programmation. Après avoir commencé ma licence en mathématiques, j'ai suivi un cours sur la théorie des graphes que j'ai trouvé très excitant. Plus tard, j'ai suivi les cours de calculabilité et de complexité. Grâce à ces trois cours fascinants, j'ai décidé de m'inscrire au master « Algorithmes, logique et mathématiques discrètes » (ALMA) à Athènes. À l'ALMA, j'ai découvert beaucoup plus sur le monde de l'informatique théorique et sur la recherche, qui est devenue ma passion. Une passion qui m'a été inspirée par les gens qui m'entourent.