Adrian Vladu, des algorithmes pour l'optimisation combinatoire et l'apprentissage machine
Adrian Vladu a rejoint l'Institut de Recherche en Informatique Fondamentale (IRIF - CNRS/Université de Paris) en 2020 en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Adrian Vladu : Je travaille sur le développement de solutions rapides et pratiques à des problèmes algorithmiques. En particulier, je conçois des algorithmes efficaces pour des problèmes d’optimisation combinatoire (sur des graphes, appariements, fonctions sous-modulaires…) et je développe des théories nouvelles pour l’apprentissage machine moderne. J’aime utiliser un ensemble d’outils mathématiques basés sur de l’optimisation continue, qui se marient à d’autres théories de la géométrie convexe, des probabilités et de l’algèbre linéaire numérique.
C’est particulièrement excitant d’utiliser des nouvelles approches mathématiques pour résoudre des problèmes plutôt anciens que des techniques combinatoires n’ont pas permis de résoudre. Mais c’est tout aussi intéressant de créer de nouvelles théories dans des domaines qui sont loin d’avoir été complètement explorés, tels que l’apprentissage machine, où des idées nouvelles émergent chaque semaine.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
A. V. : Avant de rejoindre le CNRS, j’ai passé une bonne part de ma vie aux États-Unis, d’abord comme étudiant à l’université de Brown, puis comme doctorant au MIT, et ensuite comme post-doc à l’université de Boston. J’ai beaucoup apprécié l’atmosphère très énergique de cet environnement, mais j’ai décidé qu'à long terme, je souhaitais plutôt revenir en Europe. Une de mes enseignantes de l’université de Brown avec laquelle j’avais eu le privilège de travailler dans le passé avait elle-même intégré le CNRS comme directrice de recherche il y a de cela plusieurs années. Je me suis renseigné auprès d’elle pour comprendre en quoi et comment on fait de la recherche en France. Je savais que la France avait une tradition très solide en mathématiques et qu’il y avait d'excellents chercheurs avec lesquels je pourrais travailler. J’ai donc décidé de tenter ma chance et de candidater pour un poste.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique/sciences du numérique ?
A. V. : J’adore les algorithmes depuis que je suis au lycée, où j’ai passé une grande partie de mon temps dans des compétitions de programmation. Dans mon esprit, il n’était pas totalement clair que je voulais faire de la recherche. À l’université, j’ai suivi des cours en algorithmique, et j’ai découvert que les problèmes auxquels s’intéressaient les chercheurs étaient bien plus intéressants que tout ce que j’aurais pu imaginer. Après avoir passé un semestre à travailler sur un projet de recherche qui a mené à une publication, j’étais harponné.